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Ahu Tongariki, les 15 moai

Vista del Ahu Tongariki al atardecer en Isla de Pascua

La contemplation de l’imposant Ahu Tongariki avec l’océan Pacifique derrière lui est le rêve accompli de la plupart des voyageurs qui traversent la planète pour atteindre l’île de Pâques. L’image de Tongariki, ainsi que celle des statues du volcan voisin Rano Raraku, est celle qui c’est le plus répandue dans les livres, magazines et documentaires de l’île. Ceci est dû à ce que depuis sa restauration, cette structure colossale est devenue un symbole et la plus grande représentation de l’imaginaire collectif de Rapa Nui.

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Un paysage naturel légendaire

Vista general de Tongariki desde el volcán Rano Raraku
Vue générale de Tongariki depuis le volcan Rano Raraku

Tongariki, dont le nom fait référence aux vents d’est, est situé à l’extrémité de la côte sud de l’île de Pâques dans un paysage d’une grande beauté. Sur votre gauche, vous pouvez voir le volcan Poike, le plus ancien de l’île, dont les éruptions ont donné naissance à la péninsule du même nom et où, selon la tradition, c’est déroulée la bataille entre « les longues oreilles » et « les courtes oreilles ». À son sommet, vous pouvez voir le cratère maintenant recouvert d’une petite forêt d’eucalyptus. Son versant sud descend par des falaises abruptes jusqu’au niveau de la mer où les roches volcaniques forment la crique de Hanga Nui (baie grande).

À l’arrière-plan se dresse l’îlot connu sous le nom de Motu Maratiri qui, dans l’antiquité, a servi de refuge à de nombreuses personnes lors de conflits tribaux et sert de cadre à plusieurs mythes et légendes.

À droite, vous trouverez un petit port de pêche appelé Hanga Iti (petite baie) et plusieurs grottes, dont Ana Havea, la maison du chef Poie pendant sa guerre contre le clan Kainga.

Enfin, face à l’ahu, l’impressionnante face sud-est du volcan Rano Raraku prend sa source, à l’origine de la plupart des statues qui ont fait la renommée de l’île.

Le plus grand centre cérémoniel de l’île

Vista lateral izquierda de la gran plataforma de Tongariki de más de 200 metros
Vue du côté gauche de la grande plate-forme Tongariki de plus de 200 mètres

L’histoire de Tongariki mêle des histoires mythologiques, des guerres entre clans et des peuples de tribus remontant au 10ème siècle. Sur la grande esplanade qui s’étend devant les ahu, on a trouvé des restes de maison-dépots ou hare-paenga, de vieux foyers ou umu pae et des centaines de pétroglyphes gravés dans la roche volcanique qui reflètent l’importance de cet endroit extraordinaire.

On pense que Tongariki était le centre sociopolitique et religieux de Hotu Iti, l’un des deux grands clans qui regroupaient les tribus du secteur Est de l’île. La première occupation humaine date de l’an 900 ap. et il est lié à la première phase du premier ahu. L’impressionnant monument final est le résultat d’une série de modifications et d’extensions successives, réalisées tout au long de l’histoire, qui témoignent de la maîtrise technique acquise.

Detalle de la hilera de los 15 moai de Tongariki
Détail de la rangée des 15 moai de Tongariki

Ahu Tongariki est la plus grande structure cérémonielle construite sur l’île de Pâques et le monument mégalithique le plus important de toute la Polynésie. Il représente le zénith des constructions sacrées appelées ahu-moai développées à Rapa Nui depuis plus de 500 ans.

La plate-forme centrale, dont l’axe est orienté vers le soleil levant du solstice d’été, mesure près de 100 mètres de long, si on rajoutte ses ailes ou extensions latérales d’origine la longueur totale atteinte est de 200 mètres. Au cours de la dernière phase finale de la construction de l’autel de cérémonie, Ahu Tongariki errigea 15 moai, ce qui ce qui le convertie en la plate-forme avec le plus grand nombre d’images de toute l’île.

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Malheureusement, comme avec le reste des plates-formes cérémoniales de l’île, les moai ont été abattus par les violents épisodes qui eurent lieu entre les différents clans de l’île au moment de la décadence de la culture Rapanui. On pense que cette période commença 1500 après JC. En atteignant son apogée à la fin du dix-septième siècle.

On ne sait pas avec certitude quand les statues des Ahu Tongariki ont été démolies, mais selon les témoignages des premiers navigateurs européens arrivés sur l’île, il semblerait qu’elles n’ étaient plus debout lorsque ceux-çi arrivèrent au début du XVIIIe siècle. Cependant, le lieu a continué à être utilisé comme cimetière jusqu’à la conversion de la population au catholicisme durant la seconde moitié du 19ème siècle.

Le tsunami dévastateur de 1960

Estatuas boca arriba después del tsunami de 1960 | Foto: Lorenzo Domínguez
Statue face visible après le tsunami de 1960 | Photo: Lorenzo Domínguez

Comme en témoigne des dessins, des récits et des photographies conservés, on peut savoir que jusqu’en 1960, l’état de conservation de l’ahu était relativement bon malgré que certaines statues étaient face au sol et qu’une des ailes avait été détruite pour en utiliser les pierres comme matériau de construction pour faire une clôture pour le bétail.

Mais la nuit du 22 au 23 mai 1960, tout a changé. A cette date fatidique se produisa l’un des plus grands séismes enregistrés de l’histoire avec une intensité de 9,5 sur l’échelle de Richter. Il détruit la plupart des régions centrales et méridionales du Chili, faisant de nombreuses victimes, son épicentre étant situé dans la ville chilienne de Valdivia, située à 3 700 km à l’est de l’île.

Mais le désastre fut encore plus grand, car le séisme a provoqua une vague qui traversa le Pacifique pour atteindre les côtes de l’Océanie et de l’Asie, provoquant des destructions particulièrement sur les îles de Polynésie. Près de 6 heures après le tremblement de terre, le tsunami arriva à l’île de Pâques sur son côté est, frappant directement Tongariki.

Grâce à ce que le centre-ville de Hanga Roa est situé sur le côté ouest, il ne fut pas nécessaire de faire le deuil de victimes ou de dommages graves, malgré le fait que le niveau de la mer s’éleva considérablement. Le tsunami a contourna l’île et suivi son cours jusqu’en Polynésie où 15 heures après le séisme, une vague de 10 mètres de haut frappa Hilo à Hawaii, faisant des dizaines de morts et détruisant complètement la ville. La dévastation continua jusqu’à arriver sur les côtes du Japon et de la Nouvelle-Zélande.

Un paysage apocalyptique

Inspeccionando los daños del Ahu Tongariki después del tsunami de 1960 | Foto: Lorenzo Domínguez
Inspection des dégâts des Ahu Tongariki après le tsunami de 1960 | Photo: Lorenzo Domínguez

Les premiers témoins de la destruction de Tongariki arrivèrent quelques jours après le tsunami en raison du manque de moyens de transport sur l’île à cette époque. Plusieurs estimations ont indiqué que la vague gigantesque qui atteigna la baie de Hanga Nui depassa 10 mètres de haut et rentra plus de 500 mètres à l’ intérieure, atteignant les terres proches de la base du volcan Rano Raraku.

Le tsunami frappa frontalement la partie du mur arrière, détruisant complètement la plate-forme principale des fondations et répartissant les vestiges sur une vaste zone. La force de la mer poussa certaines des statues à plus de 100 mètres de profondeur. Certaines d’ elles se cassèrent, reçurent des coups, roulèrent et restèrent volte face, montrant leur visage pour la première fois après plusieurs siècles.

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Lorsque l’eau se retira, elle avait complètement détruit la plus grande partie du monument qui présentait maintenant une scène dantesque. Toute la zone était recouverte de rochers de la côte, de pierres de l’ahu et de restes de statues, mélangés avec des os et des crânes humains des tombes qui se trouvaient sous la plate-forme, des restes de moutons morts et de grandes quantités d’algues séchées et d’animaux marins pourri.

Avant cet événement dramatique, la région de Tongariki représentait un site archéologique de premier ordre à partir duquel des informations précieuses auraient pu être extraites sur l’évolution historique de la culture insulaire. Malheureusement, le tsunami causa la perte de la plupart des restes pour toujours.

A titre historique, il convient de mentionner que quelques mois après ce grave incident, en octobre 1960, les sept moais de Ahu Akivi, les premières statues de l’île érigées après plusieurs siècles de prosternation, furent relevées. Un fait qui a révolutionné l’histoire récente de Rapa Nui et avec lequel a débuté une phase d’étude, de précaution et de restauration de sites historiques.

La restauration, une tâche titanesque

Grúa de Tadano elevando un moai del Ahu Tongariki
Grue offerte par Tadano pour élever un moai des Ahu Tongariki | Photo: Tadano

En dépit de l’état de destruction dans lequel elle se trouvait, les insulaires et les archéologues souhaitaient récupérer l’un des principaux emblèmes de l’île. Cependant, il a fallu plus de trois décennies pour que les premiers travaux de restauration d’Ahu Tongariki commencent.

Il semble que tout ait commencé en 1988 quand, dans une émission télévisée japonaise, l’archéologue et ancien gouverneur de l’île de Pâques, Sergio Rapu dit : « Ce serait un rêve de voir les moai se remettre sur pied … si nous avions une grue … ». Un employé de la société de grues Tadano vu l´emission et pensa que ses machines pourraient être utiles à cette fin.

Quelques années plus tard, en 1992, un groupe de travail multidisciplinaire comprenant des archéologues, des ingénieurs et d’autres experts du Japon, du Chili et d’autres pays fut créé pour la récupération du site de Tongariki. Les travaux de restauration ont été effectués sous la direction de l’Institut d’études de l’île de Pâques de l’Université du Chili (IEIPA), dirigé par les archéologues Claudio Cristino et Patricia Vargas, grâce à des fonds du gouvernement japonais et à l’entreprise de fabrication de grues Tadano.

Ce dernier a fait un important don de fonds et d’équipements techniques, et à remarquer une énorme grue capable de soulever le considérable poids des statues.

Maniobra de colocación del torso de un moai durante la reconstrucción del Ahu Tongariki | Foto: Tadano
Manœuvre de placement du torse d’un moai lors de la reconstruction de l’Ahu Tongariki | Photo: Mike Pitts

De cette façon, les travaux ont commencé sur ce qui deviendrait le plus important projet archéologique de tout le Pacifique Sud. En premier lieu, afin de procéder à une reconstruction réaliste du monument, il était nécessaire de procéder à une analyse détaillée des documents et des images historiques existant de Tongariki de la fin du XIXe siècle à 1960 afin de les comparer avec les ruines existantes après le tsunami.

Pour ce faire, de nouvelles cartes de terrain ont été créées à l’aide de méthodes avancées de topographie et de cartographie, ainsi que de modèles numériques. Ensuite, ils ont dû fouiller, inventorier et classer les restes de milliers de pierres, de rochers et de statues éparpillés sur des centaines de mètres autour.

Au cours des fouilles, on a également retrouvé les restes de 17 autres moai détruits qui avaient été réutilisés comme éléments constructifs de l’ancienne plate-forme, comme il était d’usage lorsqu’un ahu était érigé dans un endroit où il y en avait un autre.

Ces circonstances, ajoutées au manque de fonds occasionnel, et aux conflits de compétences entre les différents responsables de projets ont encore compliqué plus la reconstruction et provoqué des retards imprévus.

Structures utilisées pour protéger les moaïs pendant leur conservation
Structures utilisées pour protéger les moaïs pendant leur conservation

Enfin, en 1994 et 1995, les énormes plates-formes ont été placées sur la nouvelle à l’aide de la grue Tadano. En 1996, les travaux ont été complétés par le levage des ailes latérales de l’ahu.

Plus tard au cours de la période 2003-2006, dans le cadre du projet UNESCO-Japon-Île de Pâques, de nouveaux travaux de conservation ont été effectués dans l’ahu, afin de corriger les erreurs de construction commises dans les années 90 et de mener à bien des tâches telles que l’application de produits d’étanchéité. qui protègent de l’ érosion la surface du moai.

La récupération du site a été une étape importante dans l’histoire locale, des experts chiliens, des étrangers et un groupe d’îliens travaillant main dans la main pour reconstruire l’un des lieux les plus importants pour le peuple Rapa Nui.

15 géants imposants

Un Pukao au premier plan de l'Ahu Tongariki
Un Pukao au premier plan de l’Ahu Tongariki

Maintenant, grâce à la restauration, les visiteurs actuels ont la chance de pouvoir observer cette magnifique structure de la même manière à ce à quoi elle pourrait ressembler à l’époque de sa splendeur.

Quinze géants observent depuis leur position dominante les voyageurs étonnés qui arrivent dans ce lieu unique au monde. Ces images mégalithiques, qui forment une rangée sur un autel central d’environ 100 mètres de long, tournent le dos à la mer pour projeter leur mana ou leur protection spirituelle sur l’ancien village qui existait ici.

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La variété des formes et tailles des statues est frappante. Ici, contrairement à ce qui se passe sur d’autres plateformes telles que Ahu Nau Nau ou Ahu Akivi, elles sont toutes différentes. Il y en a des minces, épais, hauts et bas, et même les expressions semblent différentes.

Vue de face de l'Ahu Tongariki montrant la variété des statues
Vue de face de l’Ahu Tongariki montrant la variété des statues

Comme le soulignent certaines théories, il est possible qu’elles reflètent de cette manière le caractère ou les traits faciaux de chaque ancêtre représenté, bien que les différences esthétiques soient plus susceptibles d’être dues aux différents moments où elles ont été fabriquées. Au cours de la reconstruction, on a retrouvé de vieilles têtes présentant une forme plus ronde et plus naturelle, mais il semble qu’avec le temps, les traits soient devenus de plus en plus stylisés.

Tous les moai ont été sculptés dans du tuf volcanique provenant des carrières du volcan Rano Raraku, situé à un kilomètre au nord-ouest. Malgré leur relative proximité, la manière dont ils ont pu ètre transporter à Tongariki, ces énormes géants pesant en moyenne 40 tonnes, n’a toujours pas été expliquée.

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Les moai mesurent entre 5,6 et 8,7 mètres, le plus haut et le plus lourd (86 tonnes) étant le cinquième à droite. Si, à la hauteur du moai, s’ajoutent les 4 mètres du mur du fond et les presque 2 mètres du pukao ou des coiffes qui ornaient la tête, le monument complet atteint une hauteur maximale de 14 mètres.

Détail de l'unique moai portant un pukao
Détail de l’unique moai portant un pukao

Dans le passé, tous les moai des ahu portaient un pukao sur la tête, mais lors de la restauration, un seul pouvait être placé sur le second moai, à droite. Les autres, à cause du temps et du tsunami, étaient trop érodés. Sur le côté droit de la plate-forme, vous pouvez voir sept de ces énormes cylindres sculptés dans des scories rouges extraites du volcan Puna Pau.

Les statues reposent sur la partie supérieure de la plate-forme, qui prend la forme d’un plan incliné lors de la descente vers l’avant. En touche finale, apparaissent une série de rangées formées par de grandes crêtes marines, appelées pores, caractéristiques de ce type d’ahu.

Il est intéressant de s’approcher à l’arrière de la plate-forme pour mieux apprécier la taille des statues et d’autres détails de cette structure mégalithique. Ici, vous pouvez également voir quelques restes de têtes et de troncs d’autres moai utilisés lors des premières phases de construction de l’ahu. D’après les vestiges retrouvés, on estime qu’au moins 30 moai faisaient partie de Tongariki à ses différentes étapes sur une période de plus de 700 ans.

Point de vue du moai allongé avec les orbites non coupés à Ahu Tongariki
Point de vue du moai allongé avec les orbites non coupés

Au milieu de cette vaste place, à environ 80 mètres en face de la plate-forme, se trouve une autre énorme silhouette de pierre qui repose sur l’herbe. Ce moai, fendu en deux, repose sur le dos et lève les yeux. Bien que ce ne soit peut-être pas l’expression la plus appropriée, car elle n’a même pas les orbites sculptées.

On pense que les bassins ont été sculptés une fois les statues érigées sur la plate-forme, pour installer plus tard les yeux de corail et leur accorder l’esprit des ancêtres. On peut donc en déduire que ce moai ne s’est jamais élevé sur l’ahu, peut-être à cause de sa fracture ou quelqu’autre problème. Dans tous les cas, sa position étendue permet d’observer de près les détails de sa sculpture et les imperfections du tuf.

Le moai voyageur … et marcheur

Vista del "moai viajero" al atardecer con Ahu Tongariki al fondo Isla de Pascua
Vue du « moai voyageur » au coucher du soleil avec Ahu Tongariki en arrière-plan

À quelques mètres à l’ouest, l’accès à l’enceinte de Tongariki, tout près des vestiges d’un haen paenga ou d’un bateau-maison, s’élève une statue particulière qui accueille le visiteur.

Son visage, avec ses orbites sculptées, fait face au côté opposé à celui sur lequel se penchent les statues de la plate-forme, comme s’il voulait montrer sa colère pour ne pas avoir été inclus dans le monument. Cependant, la réalité est que cette figure intéressante, en plus de ne pas appartenir à cet ahu, a bénéficié d’une plus grande importance que ses quinze voisins pierreux.

L’un de ses moments de gloire, il l’a eu quand, en 1982, il a été envoyé au Japon pour participer à une exposition à Osaka. Les relations amicales nées entre Rapa Nui et le Japon au cours des dernières décennies se sont toujours manifestées à travers un moai.

Quelque temps plus tard, après le retour de son voyage à l’étranger, les insulaires l’appelaient « le moai voyageur » et c’est ainsi qu’il est connu depuis.

Imagen que muestra el experimento de Pavel Pavel Isla de Pascua
Image montrant l’expérience de Pavel Pavel

Son deuxième moment de gloire est arrivé en 1986 lorsqu’il a été utilisé dans les expériences menées par Pavel Pavel. Cet ingénieur tchèque a été invité par l’explorateur norvégien Thor Heyerdahl à participer à sa deuxième expédition sur l’île de Pâques et à présenter ses théories sur le transport de statues.

Après une première tentative avec une statue plus petite qui se trouve maintenant à l’extérieur du Musée Sebastian Englert, il a utilisé ce moai pour son test final. Le 5 février 1986, Pavel Pavel, avec un groupe de moins de vingt personnes, à l’ aide de cordes bien attachées et une technique bien étudiée, a permis au moai d’avancer de quelques mètres par un mouvement de balancement.

Ce fut tout un exploit de voir « marcher » ce moai de 4 mètres de hauteur et de 9 tonnes de poids, malgré le fait qu’il ait quelques « blessures » causées par les cordes causées au cours de leurs voyages et expériences il continue de dégager une énergie d’un autre temps.

Les pétroglyphes de Tongariki

Pétroglyphe de tortue près de l'Ahu Tongariki
Pétroglyphe de tortue près de l’Ahu Tongariki

En plus des statues impressionnantes, il existe à Tongariki d’autres vestiges moins connus qui passent souvent inaperçus aux yeux des visiteurs car ils sont au ras du sol. Il s’agit des pétroglyphes ou des dessins gravés dans la roche volcanique.

Un grand nombre de pétroglyphes trouvés sur l’île ont été gravés sur des pierres horizontales plus ou moins plates qui dépassent du sol. Ces roches, appelées pommes de terre en langue rapanui, ont pour origine les flux laminaires de lave basaltique produits pendant la période d’activité volcanique sur l’île.
Il existe à Tongariki des centaines de dessins et de figures gravées qui reflètent son intérêt historique. C’est le lieu de l’art rupestre le plus important de la côte sud de l’île de Pâques.

À quelques mètres au sud-ouest de la plate-forme se trouve un cercle de pierres qui délimite un groupe intéressant de pétroglyphes où l’on peut distinguer deux bas-reliefs de tortues marines.

À Rapa Nui, il y a plus de 30 gravures de honu ou de tortues, mais les détails de la carapace et de la tête de ceux-çi, ainsi que ceux de l’étonnant et surprenant Papa Tataku Poki, les distinguent des autres.

Papa Tataku Poki

Gravure de thon et de trous dans la roche Papa Tataku Poki devant l'Ahu Tongariki sur l'île de Pâques
Gravure de thon et de trous dans la roche Papa Tataku Poki

Environ 200 mètres devant l’ahu, presque au bord de l’enceinte entourée d’un mur de pierre, se trouve le magnifique ensemble de pétroglyphes de Papa Tataku Poki.

Ces panneaux de roche volcanique sont très proches des vestiges des fondations en pierre des hare paenga ou des hangars à bateaux construits ici dans le passé.

Malheureusement, beaucoup de ces pierres ont été utilisées pour construire les délimitations, à l’époque de la société des moutons, faisant partie des clôtures où les bovins étaient enfermés.

Au cours des fouilles effectuées dans les années 90, plusieurs fours à umu pae ou en pierre et des os humains appartenant à un enfant ont été découverts avec des incisions pouvant être liées à des actes de cannibalisme.

Selon la tradition orale, c’est l’endroit où plusieurs enfants ont été massacrés lors de la guerre entre deux grandes tribus dirigées par Kainga et Poie. On raconte que Poie et ses hommes allaient tous les jours chercher plusieurs jeunes ennemis qui s’étaient réfugiés dans l’îlot voisin du Motu Maratiri pour les sacrifier, puis les faire cuire.

Après la mort de chaque victime, un petit trou était fait dans le rocher pour enregistrer l’acte cruel. Et ce serait l’origine de la signification de Papa Tataku Poki, ce qui pourrait se traduire par « pierre plate où les enfants sont comptés ».

Une autre version, beaucoup plus innocente et agréable, relierait les trous du rocher à un récit de recensement des enfants nés. Quelle que soit l’origine de ces curieuses marques, la vérité est qu’actuellement, vous pouvez en voir des dizaines formant des séries alignées dans différentes zones du rocher.

Relief de l'homme oiseau ou tangata manu dans Papa Tataku Poki devant l'Ahu Tongariki sur l'île de Pâques
Relief de l’homme oiseau ou tangata manu dans Papa Tataku Poki

Outre ces nombreuses et énigmatiques fossettes, vous trouverez à la surface de la pierre une grande variété de symboles liés au rang élevé des personnes qui y ont vécu. Plusieures figures en bas-relief représentent l’homme-oiseau ou le tangata manu.

En savoir plus sur le Tangata Manu, l’homme aux oiseaux de l’île de Pâques

Les dessins des douze hommes-oiseaux sont de grande qualité, en particulier les trois qui se tournent le dos. Après Orongo, c’est le site avec le plus grand nombre de reliefs de cette figure, qui relierait ce lieu à la résidence du élu Tangata Manu dans les environs de Rano Raraku, comme le dit la tradition.

Les autres motifs les plus marquants sont les visages du dieu Make Make, l’une d’ entre elles avec une barbiche et plusieurs personnages représentant le thon, un poisson très important sur l’île, qui était destiné aux classes supérieures et qui, aujourd’hui, peut être dégusté dans les restaurants locaux.

Il y a aussi des bols creusés pour recueillir l’eau de pluie appelée taheta, des bas-reliefs de tortues marines, des komari ou des vulves femelles, de petites figures rappelant le moai et des symboles similaires à ceux des tablettes de Rongorongo.

Les roches ayant une surface très rugueuse et érodée, ne facilitent pas la vision des pétroglyphes. Ils s’observent mieux avec la faible lumière du matin ou du coucher du soleil, lorsque se crées des ombres qui permettent de mieux les apprécier.

Conseils pour visiter Tongariki

Los 15 moai de Ahu Tongariki bajo la luz del atardecer
Les 15 moai de Ahu Tongariki sous le soleil couchant

La visite des Ahu Tongariki peut se faisant des excursions proposées par la plupart des agences de tourisme de l’île. Ce site archéologique est généralement inclus dans les excursions d’une journée, avec guide et transport, où d’autres lieux d’intérêt sont également visités.

En savoir plus sur les Excursions et les visites sur l’île de Pâques

L’autre option est de le faire soi-même, mais pour cela, vous devrez arriver en voiture, car Hanga Roa est assez loin pour y aller à pied.

Dans tous les cas, il est nécessaire d’acheter à l’avance l’entrée du parc national de Rapa Nui pour entrer sur le site. L’entrée est valide pendant 10 jours pour visiter les différents sites archéologiques, qui peuvent se visiter plusieurs fois, à l’exception d’Orongo et de la carrière de volcan Rano Raraku qui ne peut l’être qu’une seule.

En savoir plus sur le Parc National de Rapa Nui

L’accès au site se fait du côté ouest, où se trouve le « voyageur moai ». Devant lui, il y a un parking pour laisser les véhicules. Après avoir traversé le mur, vous devez aller à droite pour présenter le billet dans le kiosque du parc national. Ahu Tongariki ouvre ses portes peu avant l’aube jusqu’à 18h.

Autre chose à noter c’est qu’à Ahu Tongariki, il n’y a pas de services d’hygiène ou de restauration pour les visiteurs. Les plus proches se trouvent à 1,7 km à Rano Raraku où, outre des bains publics, des stands d’artisanat et une cafétéria, ils ont également aménagé une aire de pique-nique pour les voyageurs qui apportent leur propre nourriture.

Lever de soleil à Ahu Tongariki

Au cours de l'été austral, le soleil se lève juste derrière les moai d'Ahu Tongariki
Au cours de l’été austral, le soleil se lève juste derrière les moai d’Ahu Tongariki

Une autre des merveilles de Ahu Tongariki est le spectacle indescriptible qui se déroule à l’aube. Entre le 21 décembre, « solstice d’été », et le 21 mars, « l’équinoxe d’automne », le soleil se lève à l’arrière de l’Ahu, parmi ses gigantesques sculptures en pierre, offrant des images inoubliables.

Après ces dates, le soleil se lève derrière le volcan Poike mais il est également possible de capturer de superbes images du coucher de soleil, derrière le moai.

Si vous avez un véhicule de location, il est pratique de se lever tôt et de partir suffisamment à l’avance car la route n’est pas éclairée et il y a pas mal de virages. Il est conseillé de conduire lentement et avec précaution car des chevaux lâches peuvent traverser la route.

La meilleure façon d’arriver à l’heure au lever du soleil à Tongariki est de prendre un tour dans l’une des agences locales. Une autre option consiste à réserver le transport en ligne.

Comment se rendre à Ahu Tongariki

Vista de la carretera que bordea Ahu Tongariki
Vue de la route qui borde Ahu Tongariki

Ceux qui ne souhaitent pas prendre un tour organisé peuvent se rendre à Tongariki par leurs propres moyens. Pour y arriver en voiture depuis Hanga Roa, prenez l’avenue Hotu Matu’a en direction d’Anakena, puis tournez à droite au carrefour indiquant la route qui mène à Rano Raraku. Continuez sur une quinzaine de kilomètres le long de la route qui longe la côte tout en profitant du paysage.

Réservez votre voiture pour explorer l’île

Une autre alternative tout à fait recommandable est d’y aller en vélo. Il est possible de louer des vélos à Hanga Roa, où ils fournissent également aux clients des cartes et tout le nécessaire pour leurs visites.

Le voyage aller prend environ 1 heure et demie pour le faire calmement. La route côtière offre la possibilité de profiter de la brise de la mer et de la vue sur les falaises pendant tout le trajet, ainsi que de s’arrêter sur d’autres sites archéologiques situés de ce côté de l’île. Vous devez faire attention aux chevaux qui se croisent et à certaines sections d’asphalte brut où des bosses se sont formées.

Choisissez votre vélo et sentez la brise de la mer sur votre visage

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